L’évolution de la sédentarisation dans nos sociétés est un problème de plus en plus répandu. De nombreuses institutions nationales et internationales, telles que l’organisation mondiale de la santé (OMS) rapportent que ce phénomène est l’une des principales causes de mortalité au niveau globale. Selon cette dernière, la sédentarité est considérée comme le quatrième facteur de risque de décès dans le monde (6%).
Un pourcentage non négligeable lui est imputable dans l’origine de certaines pathologies. On peut citer en exemples le cancer du sein et du colon (21 à 25%), 27% des cas de diabète et environ 30% des cas de cardiopathie ischémique (ensemble de troubles dus à l’insuffisance des apports d’oxygène au cœur) .1
Qu'est-ce que la sédentarité ?
La sédentarité correspond à l’état d’un individu pratiquant moins d’une demi-heure d’activité physique quotidiennement, en ayant une dépense énergétique moyenne très basse. En effet une personne passant la majeur partie de son temps dans une position assise ou semi-allongée (en général devant un écran de télévision ou d’ordinateur), peut être considérée comme sédentaire.
Les causes
Cette sédentarité est davantage présente dans les pays industrialisés où les modes de vie font la part belle aux transports motorisés et à l’assistance technique dans tous les aspects de la vie quotidienne.
Prenons par exemple le développement du trafic automobile : en France le parc automobile à presque triplé depuis 1970, en passant de plus de 13 millions de véhicules à plus de 38 millions en 2015.
Aujourd’hui tout le monde prend sa voiture (ou un autre véhicule motorisé) pour se rendre n’importe où, même à de petites distances parfaitement faisables à pied ou à vélo (aller faire des courses, prendre les enfants à l’école, etc.)
De plus, de nombreux types d’activités professionnelles obligent les individus à rester assis durant de longues heures et à ne solliciter que très peu leurs capacités physiques durant la journée. La plupart des emplois actuelles étant des emplois de bureau, les salariés sont le plus souvent condamnés à rester assis 8 heures par jour, ne se levant que pour aller voir un collègue, utiliser la photocopieuse, ou encore la machine à café...
La sédentarité touche toutes les tranches d’âge de la population, les plus jeunes (ordinateur, jeux-vidéo, télévision,…) comme les plus âgés (solitude, manque d’activité, capacités physiques amoindries pour les taches quotidiennes,...). Selon le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) du 6 octobre 2015, quatre enfants sur dix ne jouent jamais dehors. Cette proportion est encore pire en ce qui concerne les enfants en situation de surpoids ou d’obésité (33% seulement jouent en plein air contre 52% pour les enfants de corpulence normale).
Ainsi on peut voire se dessiner la formation d’un cercle vicieux : la désadaptation à l’activité physique engendre l’inactivité physique et inversement. En effet quel plaisir il y a t il à bouger lorsque l’on peine à porter son propre poids, que l’on se fatigue vite ou encore lorsque l’on a peur de se blesser au moindre mouvement un peut brusque?
Une autre cause majeur du développement de la sédentarité dans nos sociétés est l’environnement. En effet le cadre de vie d’une partie de plus en plus importante de la population est caractérisée par une urbanisation galopante. Actuellement plus de la moitié de la population humaine vie en zone urbaine, une estimation qui pourrait passer à prés de 70% en 2050.3
Afin d’accueillir une telle masse d’individus qui doivent pouvoir se loger, se nourrir, travailler, se déplacer et bien sûr consommer, cette urbanisation est trop souvent réalisé de manière rapide et anarchique. Ceci entraîne notamment l’émergence de bidonvilles, de cités dortoirs, ou encore de vastes zones commerciales ou industrielles entourées de voies rapides afin d’acheminer le maximum de travailleurs et de consommateurs, et ce dans les délais les plus brefs.
Les conséquences de ce développement mal maîtrisé sont notamment la pollutions, la consommation d’aliments transformés et trop riche ( sel, sucre, graisses), l’augmentation du stress et bien d’autres nuisances. Il est évident que de telles conditions de vie ne favorisent pas la pratiques d’une activité physique (il est déconseillé de courir le long d’un périphérique à l’heure de pointe...).
Afin d’inciter les gents à se déplacer à pied ou à vélo, des politiques intelligentes d’urbanisation devrait être mise en œuvre pour faire la part belle aux pistes cyclables ou encore aux rue piétonnes. Outre des bienfait évident pour la santé, cela permettrait également une diminution de la pollution en zone urbaine ainsi qu’une moindre consommation des énergies fossiles.
Les conséquences
L’obésité, les maladies métaboliques et cardiovasculaires ainsi que la qualité du vieillissement y sont directement liées. Associé à d’autres comportements à risque qu’elle peut d’ailleurs encourager (tabac, alcool, mal nutrition...), la sédentarité et l’inactivité physique en générale sont d’importantes sources d’événement néfaste pour la santé, entraînant une détérioration de celle-ci à court et à long terme
Nous pouvons notamment citer les événements suivants :
-Le surpoids et l’obésité, qui en plus d’être souvent ressentie comme un mal-être psychologique dans la vie quotidienne, sont des facteurs de risques importants dans la survenu du syndrome métabolique, des accidents cardiovasculaires, ainsi que de certaines pathologies telle que le diabète de type 2. Certains troubles y sont également liés, comme le syndrome d’apnée du sommeil ou encore les maladies articulaires telle que l’arthrose. Il est à noter que le l’obésité est à prendre très au sérieux chez l’enfant de part les conséquences qu’elle pourrait avoir à l’âge adulte.
-Les maladies cardiovasculaires etl’affaiblissement de la fonction cardiaque en générale. L’élévation du taux de triglycéride ainsi que la diminution de la taille et de l’élasticité des artères réduisent l’efficacité de la circulation sanguine vers le cœur, provocant ainsi des douleurs thoraciques (angine de poitrine). L’obstruction d’une artère provoque l’infarctus du myocarde pouvant déboucher sur le décès.
-Le diabète de type 2, dit «insulino-résistant» se traduit par une mauvaise assimilation et utilisation des sucres dans le sang. Celui-ci est en effet habituellement régulé par l’insuline, hormone pancréatique, pour être utilisé par les cellules. Dans le cas du diabète, ce système est fortement altéré, l’organisme ayant une moindre réponse à la sécrétion d’insuline.
-Différents cancers, et notamment celui du côlon, du sein, des poumons et de l’endomètre.
Conclusion
Comme nous venons de le constater, la recherche d’une vie quotidienne axée sur le mouvement et l’activité physique est n’est pas vraiment une option si l’on souhaite conserver une bonne santé, et ce tout au long de sa vie. Si d’autre facteurs sont à prendre en compte tels que l’alimentation, le tabac ou encore l’environnement de vie, la dé-sédentarisation aura tout de même un impact positif sur ses dernières (moins de consommation de soda, d’alcool, etc.).
En bref, sortez, courez, nagez, et surtout marchez le plus souvent possible, ça ne pourra que vous être bénéfique!
Rèf :
1. ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE. Activité physique. [En ligne], [http://www.who.int/dietphysicalactivity/pa/fr/] (13/01/2015)
3 OMS. Urbanisation et santé. Bulletin de l’OMS 2010 ;88 : 241-320. Disponible sur : www.who.int/bulletin/volumes/88/4/10-010410/fr, consulté le 03/12/2014.
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